« C’est tellement satisfaisant de pouvoir changer les choses »
La clinique provinciale de prévention des AVC secondaires change les choses.
La Dre Heather Williams a compris qu’il fallait changer les choses. Elle est neurologue à l’Île-du-Prince-Édouard.
« Avant 2017, presque tous les patients qui arrivaient dans un service d’urgence de l’Île en raison d’un accident vasculaire cérébral étaient admis à l’hôpital, explique-t-elle. Dans ce temps-là, c’était le meilleur moyen de s’assurer qu’ils seraient vus par un neurologue. Mais cela prenait parfois des semaines, et nos précieux lits d’hôpitaux étaient occupés par des personnes qui n’avaient pas nécessairement besoin d’y être. »
Selon elle, il faut maintenant se concentrer sur la prévention des accidents vasculaires cérébraux secondaires tout en conservant les lits d’hôpitaux pour les personnes qui en ont besoin.
« Le temps est crucial pour les AVC, précise-t-elle. Le risque le plus élevé d’accident vasculaire cérébral secondaire est dans les 18 jours suivant le premier accident. Sur la base de cette idée, nous avons mis en place à Summerside une clinique pilote qui a connu un tel succès qu’elle a été étendue à l’ensemble de la province. »
Kyra Johnston est infirmière en neurologie à la clinique de prévention des AVC secondaires à Charlottetown.
« Nous nous efforçons de faire en sorte que chaque patient victime d’un accident vasculaire cérébral consulte un neurologue le plus rapidement possible. Dès le matin suivant la consultation, nous examinons leurs antécédents médicaux et calculons leurs facteurs de risque. Nous procédons à une consultation téléphonique et déterminons le risque de récidive. Les patients les plus à risque sont généralement vus par le neurologue le jour même. »
– Kyra Johnston, infirmière en neurologie
« Cela a fait une énorme différence, fait remarquer la Dre Williams. Depuis l’ouverture de ces cliniques, nous avons constaté une diminution de 46 % des hospitalisations dues à des accidents ischémiques transitoires (AIT) à l’Île. Nous en sommes très fiers. »
Avant de travailler à la clinique de prévention des AVC secondaires, Mme Johnston a travaillé pendant de nombreuses années au service des urgences. Elle explique qu’il était important d’obtenir l’adhésion des urgentologues à l’importance du nouveau système.
« Je connais très bien les défis qui se posent dans le domaine des soins actifs, a-t-elle mentionné. Les urgentologues doivent être certains, lorsqu’ils nous envoient des patients, que nous ferons rapidement le nécessaire. Et c’est ce que nous faisons. »
Les patients aussi remarquent la différence.
« Les patients disent régulièrement qu’ils sont fascinés par l’efficacité de cette clinique, ajoute Mme Johnston. Ils voient souvent un spécialiste dans la journée qui suit l’obtention de leur congé. Cela montre que nous prenons leurs soins au sérieux. Cette clinique n’est qu’une solution pratique à un problème de longue date. C'est tellement satisfaisant de pouvoir changer les choses. »
La clinique est maintenant soutenue par deux neurologues et traite environ 300 patients par an.
« Nous avons une équipe formidable, conclut la Dre Williams, et nous travaillons tous à l’atteinte du même but, soit prévenir les accidents vasculaires cérébraux secondaires. Il peut s’agir d’une infirmière chargée d’éduquer les patients à la réduction de leur tension artérielle ou à la gestion de leur cholestérol. Il peut s’agir d’orienter les patients vers le programme de réadaptation après un accident vasculaire cérébral, pour ceux qui ont des problèmes persistants. Il s’agit d’un ensemble complet, qui résulte d'une approche différente des soins post-AVC. »
Un accident vasculaire cérébral est une urgence médicale : ne vous conduisez pas jusqu’à l’hôpital, composez le 9-1-1. Apprenez les signes d’accident vasculaire cérébral, pensez VITE : Visage : Est-il affaissé? Incapacité : Pouvez-vous lever les deux bras normalement? Trouble de la parole : Trouble de prononciation? Extrême urgence : Composez le 9-1-1.