Social ABCs : soutien aux familles dans l’attente d’une évaluation de l’autisme

Link, le fils de Rachel Morgan, âgé de trois ans, a toujours été un bon communicateur. C’est juste qu’il n’est pas très bavard.

« Oh, il n’a aucun problème à vous faire savoir ce qu’il pense, a dit M^me Morgan en riant depuis sa maison à Miscouche. Nous lui avons appris la langue des signes quand il était bébé, et il l’a assimilée facilement. Il est assez intelligent. »

Quand Link avait deux ans, le personnel de sa garderie a indiqué que Link avait besoin d’aide avec le langage parlé. Le personnel recommandait l’orthophonie.

« Cela a été surtout positif pour lui, a déclaré M^me Morgan. Il a récupéré et utilisé quelques mots, mais il retombe souvent dans son langage des signes. »

Link est également inscrit sur la liste d’attente provinciale pour les troubles du spectre de l’autisme (TSA), ce qui, pour les enfants de l’âge de Link, peut prendre jusqu’à un an et demi.

« C’est une longue attente pour les parents, a indiqué la D^re Nadine DeWolfe, psychologue pédiatrique à Santé Î.-P.-É. Et parce que nous parlons de bambins de 12 à 42 mois, c’est aussi le moment où une intervention pourrait faire une différence. C’est là que Social ABCs peut aider. »

Social ABCs (en anglais seulement) est un programme d’intervention précoce pour les tout-petits présentant des difficultés de communication sociale qui peuvent être des signes de TSA. Mis au point en Ontario par les docteures Jessica Brian et Susan Bryson, Social ABCs est offert par l’intermédiaire des parents. Les parents apprennent un ensemble de stratégies pour aider leur enfant à communiquer et à interagir socialement.

« Je suis une grande passionnée de ce programme, a déclaré la D^re DeWolfe. Il est fondé sur des preuves et de nombreuses recherches démontrent son efficacité. Il donne aux parents un sentiment de confiance dans ce qu’ils font et leur donne des compétences pour renforcer la communication et le partage d’émotions positives avec leurs tout-petits. Bien après la fin du programme de 12 semaines, les parents peuvent continuer à intervenir. »

« L’orthophoniste de Link a dit que Social ABCs lui conviendrait bien, a affirmé M^me Morgan. C’est un enfant très engagé qui adore les activités, surtout si elles se déroulent en tête-à-tête avec un adulte. Il adore la garderie. Il adore ses enseignants. Ce serait tout à fait dans ses cordes. »

Dave Maloney est l’un des deux mentors du programme Social ABCs récemment formés pour l’Île-du-Prince-Édouard. Santé Î.-P.-É. a commencé à offrir le programme aux familles en novembre 2021.

« Ce programme est très axé sur le jeu et les activités, a expliqué M. Maloney. Lorsque je suis jumelé à une famille, je me présente chez elle et nous parlons du programme et de ce à quoi il faut s’attendre. Et puis, nous jouons. »

Social ABCs enseigne aux parents des stratégies d’intervention dans un environnement naturel, directement à la maison. M. Maloney affirme que presque toutes les activités amusantes peuvent être transformées en une occasion d’apprendre.

« Link adore les bulles, a raconté M^me Morgan. Dave nous a appris à transformer notre jeu de bulles habituel en quelque chose qui encourage la discussion. »

M^me Morgan commence par faire des bulles, pour le plus grand plaisir de Link.

« Une fois qu’il s’est engagé dans l’activité, c’est à ce moment-là que Rachel peut intervenir en encourageant le langage, a expliqué M. Maloney. Au début, elle fait des bulles pour que Link les poursuive et les fasse éclater. Une fois que le jeu est lancé et qu’il est vraiment motivé, Rachel change un peu les choses. Elle attend l’attention de Link, lui donne un signal verbal et attend sa réponse verbale. Et la réponse de Link peut être n’importe quel son ou même une tentative de mot. Link comprend rapidement que c’est à lui de déclencher les bulles. »

« C’est complètement naturel, a dit M^me Morgan. C’est juste un jeu. Je veux qu’il dise quelque chose pour me faire savoir que c’est le moment de faire des bulles. Il s’amuse tellement. »

La première partie du programme prévoit des visites à domicile jusqu’à deux fois par semaine. À mesure que les parents se sentent plus à l’aise avec le programme, les visites diminuent à une fois par semaine.

« Vers la fin, nous jouons un rôle moins actif dans notre encadrement et nous laissons le parent prendre les rênes, a déclaré M. Maloney. Je regarde comment le parent s’en sort avec son intervention et je l’encourage. On parle aussi simplement de comment ça se passe. Avec ce programme, je forme les parents à devenir des intervenants. Une fois qu’ils savent ce qu’il faut faire, mon travail consiste à les encourager. »

Près d’un mois après la fin du programme, M^me Morgan y pense encore tous les jours.

« C’est tellement facile, maintenant que je sais ce que je fais, a raconté M^me Morgan. Et c’est quelque chose que je peux faire pendant cinq minutes, une demi-heure, peu importe. Cela s’intègre dans ce que nous faisons déjà, c’est-à-dire jouer. »

« Je suis très heureuse de la façon dont ce programme fonctionne à l’Î.-P.-É., a déclaré la D^re DeWolfe. Nous avons deux mentors enthousiastes qui vivent des expériences fantastiques avec les familles. Et nous entendons d’excellents commentaires de la part des parents, ce qui est vraiment encourageant. »

« Link parle plus, c’est sûr, dit M^me Morgan. Et il fait plus d’efforts pour parler. Je me sens vraiment chanceuse d’avoir fait partie de Social ABCs. Cela a été très amusant pour nous tous. »

Pour plus de renseignements sur Social ABCs,  veuillez communiquer avec le Service de psychologie pédiatrique à l’adresse pediatricpsychology@ihis.org ou au 902-630-3789.