Des soins dans le confort de sa demeure : l’Î.-P.-É. lance un nouveau programme d’hémodialyse à domicile
Lindsay Ross passait tellement de temps à recevoir des traitements de dialyse à l’hôpital de Souris chaque semaine que cela équivalait à un emploi à temps partiel. Mais aujourd’hui, cette femme de 38 ans originaire de Dundas peut recevoir les mêmes traitements sans avoir à prendre la route, ni même à sortir de son lit.
Elle a recours au nouveau programme d’hémodialyse à domicile de Santé Î.-P.-É., lancé en juillet dernier. Des traitements à domicile pour la dialyse péritonéale étaient déjà offerts dans la province, mais c’est la première fois que l’hémodialyse, un traitement rénal qui filtre les déchets et l’eau du sang, est proposée.
Lindsay explique que le fait de suivre son traitement à domicile lui permet d’influer davantage sur la gestion de sa santé. Elle prévoit faire ses traitements la nuit, pendant son sommeil.
“J’espère pouvoir retrouver ma vie d’avant. Je vais avoir du temps libre, je vais donc pouvoir avoir un emploi à nouveau et avoir plus de liberté pour faire ce que je veux sans avoir à m’organiser en fonction de mes rendez-vous à l’hôpital. ”
— Lindsay Ross
Ross suit un traitement par dialyse de façon intermittente depuis 2011. Lorsqu’elle a appris qu’elle pouvait recevoir ce traitement à domicile, elle a voulu en savoir plus.
« C’était un peu intimidant, mais en même temps très excitant », a-t-elle déclaré.
Avant de commencer le traitement, une équipe doit évaluer le domicile de la personne afin de s’assurer qu’il répond aux exigences en matière de plomberie et d’électricité. Les patients et patientes reçoivent ensuite une formation d’environ dix semaines sur l’utilisation du matériel d’hémodialyse.
Lauren Wry est une infirmière autorisée, travaillant pour le Programme des maladies rénales de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle a joué un rôle déterminant dans la mise en place de l’hémodialyse à domicile à l’Île.
« Les maladies rénales peuvent toucher n’importe qui, jeunes et moins jeunes », explique-t-elle. « Le fait de pouvoir proposer une option de traitement à domicile va changer la vie des gens. Je suis fière de participer à cette initiative. »
Même si les patients et patientes reçoivent leur traitement en dehors d’un milieu hospitalier, ils ne sont pas livrés à eux-mêmes. Ils bénéficient d’un soutien 24 heures sur 24 de la part d’une équipe de soins de santé et doivent faire des examens de routine à la clinique des maladies rénales.
“J’ai toujours eu la volonté d’offrir ce type de soins à domicile aux gens. Je suis ravi que ce service soit désormais proposé ici, et que nous rejoignons ainsi le reste du Canada dans l’élargissement de l’accès à ce traitement vital. ”
— Dr Michael Girsberger, néphrologue responsable du programme
Lindsay Ross affirme que l’un des changements les plus importants pour elle est la possibilité de subir son traitement n’importe quand.
« Je me suis dit qu’il y avait des millions de personnes dans le monde qui sont plus âgées et en moins bonne santé que moi et qui reçoivent des traitements d’hémodialyse à domicile tous les jours, explique-t-elle. Si elles peuvent le faire, moi aussi je peux. »
Cette initiative est soutenue par le personnel chargé des ressources en hémodialyse à domicile, notamment les technologues biomédicaux en néphrologie, ainsi que par de nombreux autres partenaires, dont la Fondation de l’hôpital Queen Elizabeth, le service de gestion des déchets de la Ville de Charlottetown Island et des groupes locaux spécialisés dans l’électricité et la plomberie.

