27
juin
2017

Je m’appelle Olivia et je suis Canadienne

Olivia Lewis of Marshfield is a proud young Canadian who remains linked to her birthplace

Olivia Lewis est née en Chine, mais a passé presque toute sa vie à l’Île-du-Prince-Édouard. Lors d’un séjour en Chine il y a quelques années, elle a travaillé comme bénévole dans un orphelinat appelé Starfish.

À l’âge de 11 ans, elle s’inscrit au programme Jeunes millionnaires francophones et obtient une subvention qui lui permet de lancer sa propre entreprise, la boulangerie Olive Branch Bakery. Ses produits vedettes sont ses célèbres brownies et des biscuits en forme de homard, de feuille d’érable et de drapeau canadien. Parallèlement à la vente de ses produits de boulangerie, elle recueille des fonds pour l’orphelinat où elle a fait du bénévolat.

Olivia displayed her baked goods at a Young Millionaires event
Image caption: 
Olivia began her business "Olive Branch Bakery" as a member of the Young Millionaires program.

À l’âge de 13 ans, elle réalise un projet scolaire sur l’immigration chinoise à l’Î.-P.-É. Elle découvre alors les mauvais traitements subis par les premiers immigrants chinois, et constate que la communauté chinoise constitue de nos jours la minorité visible la plus importante de l’Î.-P.-É.

En tant que membre du club 4-H Dunstaffnage-Marshfield, Olivia participe au projet des communications chaque année. Ce printemps, son allocution intitulée « Chameleons » a remporté le prix provincial du discours « le plus original ».

Voici la transcription intégrale du discours d’Olivia [TRADUCTION] :

Les caméléons ont l’extraordinaire capacité de se fondre dans le paysage en réaction à leur environnement. En une minute, ils peuvent passer du vert, du jaune ou du blanc au brun, au noir ou au tacheté. Bref, ils s’adaptent n’importe où! Mais heureusement pour eux, ils n’ont pas besoin de connaître plusieurs langues!                                                                                                                                                   

Je me considère comme un caméléon, car je peux m’adapter à la plupart des environnements. Je suis née en Chine, mais j’ai vécu 12 des 13 années de ma vie à l’Î.-P.-É. Je suis habituée à ce qu’on me demande d’où je viens et à ce qu’on s’attende que je parle chinois.

À l’école, on m’a « portée volontaire » pour réaliser un projet sur la vie en Chine que je devais présenter à la cafétéria dans le cadre d’une foire culturelle, alors que je n’avais aucun souvenir de la Chine. Et ça n’a pas aidé que ma propre arrière-grand-mère me demande si j’aimais vivre à l’Î.‑P.‑É., comme si je pouvais me souvenir d’avoir déjà vécu ailleurs!

Ma mère a proposé que nous allions en Chine pour que je puisse découvrir ce pays. Une fois là-bas, je me fondais manifestement dans le décor. Un jour, ma mère et ma sœur tentaient de héler un taxi alors que je me tenais derrière elles. De nombreux taxis vides sont passés devant nous sans s’arrêter. Je leur ai proposé de me placer devant; dès que j’ai levé le bras, le taxi suivant s’est arrêté. Le chauffeur s’attendait certainement à ce que je parle sa langue, mais il a été très étonné de constater que c’est ma sœur caucasienne qui parlait couramment chinois!

Il y a quelques années, je suis allée à Hawaï. Alors que je magasinais dans une boutique de souvenirs, la caissière s’est adressée à moi dans la langue hawaïenne. Elle m’a regardée d’un drôle d’air quand elle a réalisé que je ne comprenais pas ce qu’elle me disait. L’été dernier, une journée où les bateaux de croisière font escale, j’étais installée sur les quais comme d’habitude pour vendre mes produits de boulangerie. Pure coïncidence, un pow-wow mi’kmaq avait également lieu cette journée-là. Et bien, j’ai réalisé un record de ventes parce que les gens ont pensé que je participais à cette célébration.

Mais ce n’est pas tout. Récemment, alors que je rangeais mes livres dans mon sac pour quitter la classe, l’enseignant suppléant m’a demandé « Parles-tu mandarin? ». J’étais quelque peu surprise et je lui ai répondu que non. Alors que je passais la porte, il m’a lancé « espagnol? ».

Vous comprenez pourquoi je me sens parfois comme un caméléon, mais je suis heureuse telle que je suis. Je fréquente une école francophone et je prends des leçons de chinois une fois par semaine. J’ai découvert tant de langues et de cultures différentes.

À l’école intermédiaire, les élèves veulent tous se fondre dans le groupe. Ils changent d’attitude, d’opinion et de sentiment afin de s’intégrer et d’être acceptés par leurs camarades. C’est ce qu’on entend par caméléons sociaux. J’ai répondu à un questionnaire en ligne et selon les résultats que j’ai obtenus, qui sont bien sûr tout à fait exacts, je serais moi-même prête à faire le caméléon dans certaines situations sociales pour essayer de m’intégrer.

Bien que cela soit parfois vrai, je sais que chaque personne est unique et qu’il vaut mieux s’entendre avec les autres malgré nos différences que de provoquer une dispute. Mais je tiens à rester moi-même et je ne changerai pas qui je suis pour plaire au plus grand nombre. Pourquoi tenter de me fondre dans la masse alors que je suis née pour me démarquer?

Il n’y a pas si longtemps, il était rare de voir des groupes de la diversité à l’Île-du-Prince-Édouard. La population chinoise de l’Î.-P.-É. comptait seulement 4 personnes en 1901, et 25 en 1971. Lorsque je suis arrivée à l’Î.-P.-É. en 2004, moins de 1 % de la population faisait partie d’une minorité visible. Je sortais certainement du lot, mais il n’a pas fallu longtemps pour que de nombreux autres Chinois décident de venir me rejoindre ici!

  • En 2006, nous étions 250.
  • En 2011, nous étions 1920.
  • En 2013, nous étions presque 5000.

Aujourd’hui, la communauté chinoise constitue la minorité visible la plus importante de l’Î.‑P.‑É.

Au cours des douze dernières années, j’ai beaucoup évolué, tout comme l’Î.-P.-É. Je suis fière d’être une Canadienne chinoise vivant à l’Î.-P.-É. Et, même si je ressemble parfois à un caméléon, je ne suis pas obligée de faire le caméléon. En fait, c’est mon environnement qui s’est transformé pour s’adapter à moi!

Je parle français et anglais.

Je crois à la diversité et non à l’assimilation.

Je m’appelle Olivia et je suis Canadienne.

Visionnez la vidéo intitulée « L’immigration chinoise au Canada », réalisée par Olivia dans le cadre d’un concours d’histoire nationale.

Renseignements généraux

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