Prendre soin des aidantes et aidants: Un nouveau programme offre du soutien
Pour bien des gens, demander de l’aide ou du soutien peut être difficile.
Cela peut être encore plus difficile pour les aidantes et aidants non rémunérés qui fournissent régulièrement de l’aide et du soutien aux autres.
« Les aidantes et aidants principaux peuvent constituer un bon réseau de soutien, mais elles et ils ne sont quand même pas épargnés par l’épuisement », affirme Nancymarie Arsenault, directrice générale d’Hospice PEI.
« Quand on leur donne l’occasion de dire “Je suis vraiment fatiguée” ou “C’est vraiment difficile”, et quand elles et ils savent qu’on comprend à quel point c’est difficile, on peut créer un endroit où en parler en toute confiance. »
Cet endroit propice aux confidences, c’est le nouveau programme de soutien aux aidants d’Hospice PEI, qui aide les aidantes et aidants non rémunérés à vivre le cheminement d’un proche qui a reçu un diagnostic nécessitant des soins palliatifs ou qui est atteint d’une maladie limitant l’espérance de vie.
« Quand nous pensons au rôle des aidantes et aidants, certaines personnes se retrouvent à ce rôle du jour au lendemain », précise Mme Arsenault.
« Qu’il s’agisse d’un enfant adulte qui s’occupe d’un parent âgé, d’une personne prenant soin de son conjoint ou d’une mère prenant soin de son enfant autiste, ce sont des aidantes et aidants. »
Selon Mme Arsenault, au fil des ans, Hospice PEI a reconnu la nécessité d’offrir du soutien aux aidantes et aidants.
« Il y avait très peu d’options. Leur option était leur réseau. Mais après un moment, ce réseau peut s’effriter, et les aidantes et aidants peuvent perdre ces relations, ce soutien. »
Ainsi, grâce à une subvention de l’Alliance pour le bien-être mental de l’Île-du-Prince-Édouard, Hospice PEI a conçu son premier programme spécialisé de soutien aux aidants, axé sur le soutien par les pairs, où les aidantes et aidants peuvent parler de leur expérience et acquérir des compétences qui les aident à gérer leur santé mentale.
Quand Mme Arsenault a appris que du financement était disponible pour les organismes qui favorisent le mieux-être mental, elle a tout de suite présenté une demande.
« Notre travail à Hospice PEI permet d’améliorer le mieux-être mental, non seulement pour la personne ayant reçu un diagnostic, mais aussi pour ses proches qui l’accompagnent dans son cheminement. »
Le financement a permis à Hospice PEI de répondre aux besoins des aidantes et aidants, d’embaucher une coordonnatrice spécialisée pour la formation des animatrices et animateurs, et de verser une rétribution aux bénévoles qui soutiennent le programme afin d’assister à la séance de formation de deux jours.
« La collaboration avec l’Alliance s’est faite tout en douceur », précise-t-elle.
L’Alliance pour le bien-être mental de l’Île-du-Prince-Édouard est un organisme appuyé par le gouvernement qui cherche à renforcer et à soutenir des initiatives qui stimulent la résilience individuelle, familiale et communautaire.
Les programmes de soutien par les pairs, comme le programme de soutien aux aidants, peuvent contribuer à améliorer la résilience et enseigner aux participantes et participants des capacités à prendre soin de soi de sorte à prévenir l’épuisement, ajoute Mme Arsenault.
« Les aidantes et aidants qui ont une bonne santé affective et physique sont capables de fournir un meilleur soutien et de meilleurs soins à leurs proches. »
Les premiers groupes de soutien aux aidantes et aidants ont commencé leurs séances en juillet et continueront de se réunir jusqu’à la fin novembre. On procèdera alors à une évaluation, et un rapport final sera soumis aux bailleurs de fonds du programme. Hospice PEI s’est engagée à offrir les groupes de soutien dans le cadre de ses services courants.
Les séances ont lieu une fois par mois à Charlottetown, à Summerside et dans Prince-Ouest.
Mme Arsenault explique qu’elle voit et entend déjà les effets positifs du programme, les participantes et participants demandant quand aura lieu le prochain groupe.
Les gens sont à l’aise de raconter leur expérience à leurs pairs, selon elle.
« Il n’y a rien de menaçant, aucun jugement, rien du tout, ajoute-t-elle. Le rôle de ces groupes n’est pas de donner des directives. Il consiste simplement à écouter et à échanger des connaissances. »
Le financement reçu de l’Alliance permettra en outre à Hospice PEI d’apprendre ce qui fonctionne ou non pour le programme, précise Mme Arsenault.
« Nous voulons donner aux gens ce qu’ils demandent », dit-elle.
« Si nous mettons ça sur pied et que ça grandit, nous allons grandir aussi. »