Méfaits liés aux opioïdes à l’Î.-P.-É.
Les opioïdes sont un groupe de substances comprenant notamment des analgésiques de prescription et des drogues illégales. Les opioïdes peuvent avoir des bienfaits pour les patients lorsqu’ils sont prescrits et utilisés adéquatement. Toutefois, s’ils sont mal utilisés, ils peuvent être mortels.
Des opioïdes hautement toxiques comme le fentanyl peuvent être introduits dans des drogues produites illégalement et consommées à l’insu de l’utilisateur, ce qui entraîne des surdoses. Au Canada, les surdoses et les décès liés aux opioïdes sont en augmentation.
Nous présentons ici les données disponibles les plus récentes sur les méfaits des opioïdes dans l’Île-du-Prince-Édouard, basées sur des sources de données multiples. Ces informations permettent d’éclairer la planification des programmes et d’identifier toute augmentation des méfaits liés aux opioïdes, y compris les surdoses et les décès.
Statistiques d’Island EMS liées aux opioïdes
Les statistiques relatives aux opioïdes provenant des données d’Island EMS (IEMS) sont publiées ici tous les trimestres.
Les données d’IEMS sont l’une des nombreuses sources de données utilisées par le bureau du médecin hygiéniste en chef pour surveiller la situation complexe des surdoses d’opioïdes à l’Île-du-Prince-Édouard. Les données d’IEMS recensent les surdoses présumément liées aux opioïdes que les données des hôpitaux ne contiennent pas nécessairement.
La première année civile complète de rapport d’IEMS au bureau du médecin hygiéniste en chef a été 2023. Ces données doivent être interprétées avec prudence, car au cours de l’année, des améliorations continues ont été apportées à la collecte des données et à l’identification des cas liés aux opioïdes.
Statistiques d'IEMS de janvier 2023 à septembre 2024:
Période | Nombre de patients ayant une surdose présumément liée aux opioïdes pris en charge par IEMS1 | Nombre et pourcentage de patients ayant une surdose présumément liée aux opioïdes à qui l’on a administré de la naloxone2 | Nombre et pourcentage de patients à qui l’on a administré de la naloxone et qui ont réagi positivement3 |
2024 | |||
Juill. à sept. | 50 | 35 (70%) | 33 (94%) |
Avr à juin | 52 | 34 (65%) | 23 (68%) |
Janv. à mars | 46 | 30 (65%) | 23 (77%) |
2023 | 137 | 107 (78%) | 90 (84%) |
Oct. à déc | 44 | 36 (82%) | 32 (89%) |
Juill. à sept. | 54 | 40 (74%) | 34 (85%) |
Avr à juin | 21 | 19 (90%) | 14 (74%) |
Janv. à mars | 18 | 12 (67%) | 10 (83%) |
1Les appels à IEMS divulgués comme étant présumément liés aux opioïdes sont identifiés à partir de tous les patients du 911 où les ambulanciers ont pris contact et ont rempli un rapport de soins au patient. Les cas sont ensuite filtrés en fonction des critères d’inclusion et d’exclusion suivants :
- Critères d’inclusion : (1) Tous les patients identifiés avec des codes de problèmes primaires, secondaires ou finaux de « surdose de drogue/alcool », « surdose d’opioïde présumée », « surdose non opioïde », « abus de substance/intoxication », « ingestion de surdose », « surdose de stimulant », ET/OU (2) une documentation de l’administration de naloxone.
- Critères d’exclusion : (1) Les appels en dehors de la période de déclaration, (2) les cas où l’objectif principal de l’appel est lié à une demande de services de traitement, de services de gestion du sevrage ou d’assistance pour des questions sociales ou psychiatriques, une situation non aiguë, des preuves solides ou une intention déclarée que la surdose était intentionnelle ou liée à l’automutilation (sauf si elle est exprimée après l’intoxication), liée à une blessure subie pendant l’intoxication et non à l’intoxication elle-même, et les appels liés à un patient qui prend accidentellement une dose supplémentaire de médicament lorsque le médicament supplémentaire n’a que peu d’impact clinique sur le patient.
On détermine si les patients sont soupçonnés d’être intoxiqués, y compris par des opioïdes et/ou des antécédents d’administration de naloxone avant l’arrivée ou par un ambulancier paramédical. Les substances intoxiquantes présumées sont fondées sur les informations fournies par le patient, les passants ou recueillies sur place. Les substances intoxiquantes ne sont pas basées sur les résultats de laboratoire des patients.
2Le nombre de patients recevant de la naloxone peut être une légère surestimation du nombre réel de surdoses d’opioïdes, étant donné que les patients reçoivent de la naloxone lorsque des signes d’une diminution de l’état de conscience sont identifiés. Toutefois, une diminution de l’état de conscience n’est pas nécessairement le signe d’une surdose d’opioïdes. La plupart des cas confirmés de surdoses liées aux opioïdes (signalés depuis 2017) et de décès (signalés depuis 2016) impliquaient une toxicologie mixte (substances multiples).
3La naloxone ne permet d’inverser que les surdoses d’opioïdes (héroïne, fentanyl, médicaments sur ordonnance, etc.). Ainsi, les personnes qui réagissent positivement (augmentation de l’état de conscience) à la naloxone indiquent qu’elles avaient une surdose liée aux opioïdes. Il convient d’être prudent avec cette interprétation en raison des cas de toxicologie mixte avec les opioïdes, où la naloxone annule l’effet des opioïdes mais pas celui des autres substances présentes (par exemple : tranquillisants ou benzodiazépines).
Statistiques sur les surdoses et les décès liés aux opioïdes à l’Î.-P.-É.
Les rapports de surveillance des surdoses non mortelles et des décès liés aux opioïdes provenant des services d’urgence et du bureau du coroner en chef sont publiés ici tous les trimestres.
Les données relatives aux surdoses non mortelles proviennent du registre des traumatismes de l’Île-du-Prince-Édouard et des services d’urgence de l’hôpital du comté de Prince et de l’hôpital Queen Elizabeth1. Les données relatives aux décès sont compilées avec l’aide des services de laboratoire de Santé Î.-P.-É. et du bureau du coroner en chef.
Les cas peuvent différer de ceux inclus dans les données des services paramédicaux fournies par Island EMS.
Les données fournies dans le tableau concernant les décès sont également publiées au niveau national en association avec l’Agence de santé publique du Canada.
Période | Nombre de surdoses accidentelles non mortelles liées aux opioïdes à l’Î.-P.-É.2 | Nombre de décès accidentels apparents liés aux opioïdes à l’Î.-P.-É.3 | Pourcentage de décès accidentels apparents liés aux opioïdes impliquant du fentanyl ou des analogues du fentanyl |
Avril à juin 2024 | 11 | 44 | 75%4 |
Janvier à mars 2024 | 4 | 14 | 50%4 |
2023 | 47 | 74 | 29%4 |
2022 | 36 | 6 | 17% |
2021 | 25 | 12 | 0% |
2020 | 19 | 8 | 50% |
2019 | 5 | 5 | 0% |
2018 | 24 | 8 | 13% |
2017 | 105 | 5 | 0% |
2016 | non disponible | 5 | 20% |
1Les données proviennent directement du registre des traumatismes de l’Île-du-Prince-Édouard ou sont régulièrement mises à jour par le Système national d’information sur les soins ambulatoires (SNISA) : https://www.cihi.ca/fr/metadonnees-du-systeme-national-dinformation-sur-les-soins-ambulatoires-snisa
2Les surdoses accidentelles d’opioïdes ne comprennent pas les surdoses découlant d’un désir des victimes de se faire du mal.
3Les décès accidentels liés aux opioïdes ne comprennent pas les décès liés à une surdose découlant d’un désir des victimes de se faire du mal. Seuls les cas clos (certifiés) sont rapportés.
4Les enquêtes sur les décès peuvent durer de 12 à 18 mois. Les données pour 2023 sont incomplètes et les chiffres peuvent augmenter au fur et à mesure que les enquêtes des coroners se poursuivent.
5La surveillance par le bureau du médecin hygiéniste en chef des cas toxicologiques se présentant aux services d’urgence de l’Île-du-Prince-Édouard a débuté en mai 2017.