Un nouveau programme d’études vise l’enrichissement de l’identité des jeunes Acadiens et francophones de l’Île

Les élèves des écoles francophones et d’immersion de l’Île-du-Prince-Édouard en apprendront davantage sur l’histoire et les récits des Acadiens de l’Île lorsqu’ils retourneront à l’école à l’automne.
Ils pourront étudier environ 300 ans d’histoires, en fait – grâce à l’introduction d’un nouveau livre de sciences humaines intitulé L’Acadie de l’Île-du-Prince-Édouard : 300 ans d’histoire, écrit par Georges Arsenault et Linda Lowther, auteurs de l’Île.
« Le livre est organisé selon une chronologie qui s’étend des années 1700 jusqu’en 2020, » a expliqué Paulette LeBlanc, responsable du programme de sciences humaines en français au ministère de l’Éducation et de l’Apprentissage continu.
Mme LeBlanc et sa collègue Carolyn MacKinnon ont consacré beaucoup de temps à l’élaboration du nouveau programme d’études pour accompagner le livre.
« L’objectif consiste à proposer des idées et des activités intéressantes que les enseignants peuvent mettre en place avec les différents niveaux scolaires, » a mentionné Paulette LeBlanc.
Le programme d’études sera présenté sous forme de modules, à partir de la 6e année, et s’appuiera sur les acquis de l’année précédente – et ce, jusqu’à la 10e année.
« Les élèves couvriront donc la plupart des vignettes du livre durant ces quatre ou cinq ans, » a souligné Mme LeBlanc.
Le livre présente une série chronologique de courtes histoires, ou vignettes, qui mettent en valeur la culture acadienne et les personnages clés importants de l’histoire acadienne de l’Île. Selon Paulette LeBlanc, le livre est plus convivial que la ressource précédente servant à enseigner l’histoire acadienne aux élèves – un livre qui datait de 1980 et qui s’adressait principalement à des lecteurs adultes.
« Ce livre comportait beaucoup d’information, mais il n’avait pas vraiment été rédigé pour des enfants. Le langage qui s’y trouvait n’était pas destiné aux élèves. »
« Il s’agit du premier livre avec des images, des illustrations et de courtes histoires qui est écrit dans un style que les enfants peuvent comprendre. »

Le nouveau livre, qui est présenté dans un format de type magazine, donne aux élèves un aperçu plus dynamique de l’histoire, a déclaré René Hurtubise, directeur des programmes en français avec la province.
« Il s’articule autour de 50 grands événements de l’histoire sociale, politique et culturelle de l’Île – de façon visuellement attrayante. »
Selon René Hurtubise, le but du gouvernement était d’enrichir l’identité et le sentiment d’appartenance des jeunes Acadiens et francophones de l’Île-du-Prince-Édouard – et le nouveau programme d’études permettra d’atteindre cet objectif.
« Le programme d’études permettra aux élèves de mieux comprendre l’épanouissement de la communauté acadienne et francophone ainsi que ses contributions à l’Île-du-Prince-Édouard et au pays. »
Mme LeBlanc a testé certains éléments du nouveau programme d’études avec les élèves de 6e année de l’École Saint-Augustin à Rustico. Selon elle, la réaction a été positive.
« Ils veulent approfondir leurs connaissances et en apprendre davantage. »
Le nouveau programme d’études favorise les discussions de groupe sur l’histoire des Acadiens, affirme Paulette LeBlanc – il encourage les élèves à partager leurs réflexions sur les événements du passé et leur rapport avec le monde d’aujourd’hui.
Elle souligne également qu’il s’agit d’une nouvelle façon d’enseigner l’histoire.
« Au lieu d’apprendre et de mémoriser l’information comme les élèves le faisaient autrefois, ils devront plutôt donner leur opinion, se pencher sur l’actualité et la comparer au passé. On doit essayer d’amener les élèves à explorer la pensée critique historique et à réfléchir à ce qu’ils peuvent en tirer. »
Selon Mme LeBlanc, le nouveau programme d’études sera finalisé d’ici septembre – juste à temps pour la rentrée scolaire. Cinq cents exemplaires du nouveau livre ont déjà été livrés dans les salles de classe.
Certains élèves ont déjà lu le livre. Mais selon Paulette LeBlanc, c’est une bonne chose.
« Ils feuillettent les pages, et c’est ce que nous voulons. On ne veut pas empêcher la curiosité. On ne veut pas freiner l’apprentissage. »