« Une différence extraordinaire »

Avec l’arrivée d’une deuxième audiologiste provinciale, les temps d’attente ont chuté de façon spectaculaire.
Kaitlin MacKay se souvient trop bien du stress d’être la seule audiologiste de l’Île-du-Prince-Édouard.
« J’ai eu beaucoup de nuits blanches, raconte-t-elle. Longtemps, je me suis demandé si je faisais vraiment du bon travail. Je me disais que je devrais pouvoir aider davantage. J’avais toujours de la difficulté à trouver une place pour les gens et à atteindre mes propres objectifs. »
La liste d’attente pour les services d’audiologie reflétait ces difficultés :
« Longtemps, je me suis contentée d’éteindre des feux, poursuit-elle. Les enfants ayant des problèmes d’audition pouvaient attendre leur évaluation jusqu’à un an et demi. J’avais besoin de quelqu’un pour partager la charge de travail. »
Charlotte Ellis est arrivée en 2018, d’abord de manière occasionnelle, pour procéder aux évaluations du traitement auditif – des tests qui permettent de déterminer la façon dont le cerveau traite les sons entendus.
« On n’offrait pas d’évaluation du traitement auditif avant, explique Mme MacKay, alors certaines familles allaient chercher ces services au privé, dans d’autres provinces. Son arrivée a fait une énorme différence dans le niveau de services offerts. »
Mme Ellis est devenue la deuxième audiologiste à temps plein à l’automne 2021. Mme MacKay affirme que son incidence a été pratiquement immédiate.
« La liste d’attente pour les évaluations générales de l’audition est passée d’un an et demi à un petit quatre à cinq mois. Non seulement nous atteignons les cibles, mais nous les dépassons.»
– Kaitlin MacKay, audiologiste
Le poste est venu tout naturellement à Mme Ellis. Sa mère a été audiologiste à l’Île pendant de nombreuses années :
« Je sais que c’était difficile pour maman d’être la seule audiologiste, raconte-t-elle. Elle rapportait beaucoup de travail à la maison, travaillait sans relâche sur ses rapports juste pour se donner un peu l’impression de garder le rythme. »
Mmes Ellis et MacKay croyaient qu’il leur faudrait un an pour rattraper les retards; au bout du compte, il leur aura fallu moins de la moitié de ce temps.
« Quand j’ai commencé à voir des clientes et clients, nous effectuions des tests d’audition semi-urgents, des cas qui nous avaient été aiguillés en 2018, précise Mme Ellis. Nous voyons maintenant des gens qui nous ont été aiguillés en janvier cette année.»
« Une différence extraordinaire, illustre Mme MacKay. Ces tests sont importants. Les enfants qui ont des problèmes d’audition et d’élocution ont besoin de cette évaluation pour accéder à d’autres services.»
Selon elle, avoir une collègue avec qui discuter est un autre avantage de l’arrivée d’une deuxième audiologiste.
« Le bureau de Charlotte est juste à côté, indique-t-elle. Des discussions constantes sur la clientèle, sur l’équipement, sur tout, ont remplacé mon bon vieux monologue intérieur. C’est ça, travailler seule. C’est solitaire! »
« En travaillant ensemble, nous pouvons nous consulter, enchaîne Mme Ellis. Dans tout milieu de soins, on a souvent besoin d’une autre opinion... voire d’un simple coup de main. C’est tellement important de ne pas être seul.»
Mmes Ellis et MacKay voient l’avenir avec enthousiasme. En travaillant en équipe, elles peuvent le faire. « En pouvant atteindre les cibles des pratiques exemplaires, je peux regarder vers l’avant, commente Mme MacKay. Je suis tellement enthousiaste par rapport à ce qui nous attend. »